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 coups et blessures ─ BRUCE

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Léo P. Selly-Wayne
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MessageSujet: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeMar 14 Mai - 0:09



coups et blessures
” Une terrible douleur irradie dans mon épaule tandis que je sers les dents pour retenir un hurlement. L’homme que je suis en train d’affronter semble prendre le dessus sur moi. Ce n’est pas une question de force, juste un manque flagrant de concentration. Je ne suis pas dans cette ruelle sombre en train de me battre, je suis auprès de Dakota, me demandant si elle est bien restée à l’appartement comme je lui ai demandé mais je suis également avec John, inquiète de ne pas voir Robin aux côtés de Batman. Il est rare de ne pas l’avoir en mission avec nous, d’habitude, il suit Bruce comme son ombre, ce qui m’exaspère parfois. Il n’a vraiment pas besoin de mon paternel pour exister, pourtant, il semble lui vouer une admiration sans limite. Je ne comprends toujours pas pourquoi. Bon je l’avoue, c’est de la mauvaise foi ! On ne peut pas retirer à Bruce qu’il est courageux et que sans lui, beaucoup de criminels seraient encore libre. Mais je crois qu’il me sera à jamais impossible de le pardonner pour nous avoir abandonné, Dakota et moi. Est-il possible que le grand Batman redoute de faire face à ses propres progénitures ? Car si je ne suis pas certaine qu’il connaisse nos identités, je suis quasiment persuadée qu’il connait notre existence.
Mon masque étouffe à peine le petit cri que je pousse lorsque je me prends un coup au visage. Je suis sonnée quelques secondes, mais je reprends mes esprits à temps et évite de peu un second coup. Il faut absolument que je me reconcentre ! Mais c’est impossible ce soir, mon esprit semble ne pouvoir penser qu’à Bruce et à ce qu’il ignore encore. Une petite voix dans ma tête me hurle de lui avouer immédiatement, ainsi je pourrai me sentir soulagée, tandis qu’une autre m’ordonne de garder le silence, Bruce ne méritant pas de connaitre la vérité.

Tandis que j’envoie mon adversaire au sol, je jette un rapide coup d’œil vers lui. Dans son costume de Batman, il me ferait presque peur. Il parait si sombre. Mais pourquoi devrais-je avoir peur de lui ? C’est mon géniteur, je ne peux l’imaginer me faisant du mal. Tout du moins, pas physiquement.
Je n’ai guère le temps de rêvasser plus longtemps, mon adversaire semble être de nouveau sur pieds. Je sens deux mains puissantes se poser sur mes épaules, qui m’envoient valser contre Batman. J’atterrie assez violement contre son dos, ce qui m’arrache une grimace de douleur. L’ensemble de mon corps semble n’être que douleur. Mais ce qui m’agace le plus, c’est de voir que Bruce ne bouge quasiment pas. Je déteste avoir l’impression d’être un poids plume.
Rapidement, les quatre criminels nous entourent, m’obligeant à rester dos à dos avec Batman. Il doit pester après moi, cette nuit, je fais une bien piètre Batgirl. Les criminels ricanent entre eux, persuadés qu’ils étaient en train de prendre le dessus sur le si célèbre Batman. J’entends même une blague déplacée et très sexiste à mon encontre. Il ne paie rien pour attendre, quand je vais m’occuper de son cas, il fera moins le malin.
Soudain, je me sens submergée par une vague de panique. Pas vraiment à cause de la situation, je n’ai jamais eu peur de la douleur ou même de perdre la vie, non, ce qui m’angoisse, c’est de laisser Dakota derrière moi, seule et sans rien pour qu’elle puisse s’en sortir. Il faut être réaliste, sans moi, Dakota n’aurait sûrement pas trois repas par jour ou même un toit sur la tête. Qui prendrait soin d’elle si je ne suis plus là ? Je profite donc du moment de répit que nous donnent les quatre criminels pour tourner légèrement mon visage vers Batman.

« -Si jamais il m’arrive quelque chose, promets-moi de prendre soin de Dakota comme elle le mérite. Tu sais, ta fille, celle que tu as lâchement abandonnée, tout comme moi. »

Je chuchote de manière à ce qu’il soit le seul à pouvoir m’entendre. Dans ma voix transparaît une certaine colère mélangée à de la crainte, émotions que je réussie pas à camoufler. Lorsque je suis aux côtés de mon géniteur, je n’arrive pas à retenir la vague d’émotion qui me submerge, je ne suis qu’une boule de colère et de haine envers lui.
Je n’ai pas l’occasion de jeter un nouveau regard vers lui que le combat reprend. Cette fois-ci, je suis bien décidée à en finir rapidement avec eux, j’en ai marre de m’en prendre plein la tête. J’assène un énorme coup de pied dans la gorge du premier homme qui se jette vers moi. Il tombe au sol, à deux doigts de s’évanouir le souffle coupé. Mais le deuxième se glisse derrière moi, s’empare de mes bras qu’il bloque dans mon dos et m’empêche de faire le moindre mouvement en appelant un autre de ses camarades. J’essaie vainement de lui écraser les pieds, mais il comprend rapidement ce que je veux faire et anticipe mes mouvements. Je suis bloquée et il est hors de question que j’appelle Bruce à l’aide… ”

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Dernière édition par Léo P. Selly-Wayne le Mar 14 Mai - 14:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeMar 14 Mai - 13:38



Elle avait désiré faire ses preuves. Elle avait exprimé le souhait d’agir seule et de prouver au Batman l’étendue de ses progrès et de sa valeur. Pourtant, Léo n’avait aucunement besoin de ça pour s’attirer les grâces de Bruce, ni même sa reconnaissance. Certes était-elle encore une novice face à l’étendue des connaissances de la chauve-souris en termes d’affrontements et de combats. Mais elle n’en demeurait pas moins déjà très douée et, peu à peu, expérimentée pour faire face au crime en tant que tel.
De ce désir maintes fois exprimé, Bruce avait la sensation d’entendre un autre message : ‘Laisse-moi veiller seule sur la ville. Ne me suis plus, ne me protège plus. Laisse-moi devenir une héroïne à part entière.’ Tel était ce qu’il y avait à comprendre… Ou tel était le message dissimulant sa haine et sa rancœur pour le piètre géniteur qu’il avait été durant toutes ces années. Pourtant, Bruce continuait de croire qu’elle ignorait qui il était pour elle. Ses croyances reposaient sur le fait qu’en cas de la découverte de la vérité, sa fille l’aurait confronté bien plus tôt, sans hésitation aucune. Elle avait un caractère fort. Elle possédait un caractère en apparence solide. Ce tempérament de fonceuse qui pouvait amener bien des craintes. Affronter les tumultes de sa personnalité équivaudrait très aisément à se prendre une tornade foudroyante en pleine face. Et, oui, malgré tout son courage, malgré toute sa combattivité et toute sa ‘noblesse’ apparente, Bruce redoutait l’instant où une telle confrontation surviendrait.
Sans doute était-ce la raison pour laquelle il conservait le silence. Sans doute était-ce pour cela qu’il gardait le secret. Taiseux et mystérieux, il ne partageait rien de sa vie, rien de ses choix, rien de ses responsabilités ou de ses sacrifices à qui que ce soit, exception faite d’Alfred, son ami le plus proche et le plus fidèle. D’ailleurs, il ne serait guère étonnant que le majordome soit le seul à pouvoir expliquer l’absence de Bruce de la vie de ses filles sans que cela ne paraisse honteux ou que cela soit perçu de manière aussi impardonnable que détestable. Il connaissait Bruce mieux que ce dernier ne se connaissait lui-même. Matérialisation de sa conscience et de la compréhension de celle-ci, lui seul avait conscience de tout ce qui dévorait et rongeait le Batman depuis autant d’années. Pas seulement depuis son pèlerinage, pas seulement depuis son envie de justice et d’en porter le masque vengeur. Mais bien depuis cette nuit dans cette sombre ruelle où la vie du jeune Wayne bascula à jamais.

Le combat était solide, la combat était rude. Il était difficile pour le chevalier noir de demeurer droit sans intervenir. Son instinct paternel, ses sentiments enfouis à l’égard de sa fille ainée lui faisait naître ces envies de lutte, de protection et de mise à l’abri. De piètres criminels de cette pauvre envergure ne représentaient qu’un menu frottin pour l’ancien héros de Gotham. Ils ne témoignaient d’aucune technique, d’aucun véritable savoir-faire. En quelques secondes et un tour de cape, le tout aurait pu être réglé. Mais Batgirl était certaine de ses talents, de sa valeur et de sa grandeur. Alors, aussi difficile soit-il de demeurer immobile pour lui, Bruce demeurait statique sous l’apparence sévère d’un mentor attendant que son élève se reprenne en main.
L’interrogation était de mise bien évidemment. Elle n’avait jamais été aussi maladroite et ‘faible’ que ce soir. Elle n’avait jamais commis autant d’erreurs flagrantes. Autrement dit, qu’est-ce qui pouvait la tourmenter à ce point ? Oui, la réponse était dans la pensée et dans l’endroit où se perdait son esprit actuellement. Bruce lui-même était passé par là, en se fourvoyant sur ses considérations et sa manière de voir la vie, de considérer jusqu’à sa propre existence. Ces instants où Gotham tomba en cendres sous la fureur de Bane, dans ces instants où le milliardaire ne redoutait plus la mort mais tentait d’aller à sa rencontre au travers de chaque nouvel affrontement. Il avait perdu de sa force, de sa foi et de sa détermination. Il n’était qu’une ombre luttant contre lui-même sans même s’en rendre compte. Ce jugement, ce faux pas, faillit d’ailleurs lui coûter la vie mais, surtout, la vie de sa ville natale et de tous ses citoyens. En empruntant le tumulte de pensées obscures, Batman n’était plus le Batman… Mais rien de plus qu’un homme se prenant pour un pseudo justicier. Tout comme il en était le cas de Léo ce soir, sans que Bruce n’en comprennent ou n’en devinent malheureusement les raisons.
Le corps de sa fille le sortit de ses pensées. Ses bras faillirent se redresser pour se poser sur les épaules de Léo et l’aider à se redresser, à encaisser le choc. Mais non, à nouveau, le justicier se retint au dernier instant et renforçait la solitude que pouvait ressentir Batgirl en ces douloureux instants de défaite. Son regard à la fois sombre, sévère et vide de toute émotion parcouru quelques instants celui de sa cadette avant que cette dernière ne se glisse dans son dos. Un soupir quitta alors très discrètement ses lèvres. Était-ce signe pour lui d’intervenir et de prendre la relève de ce combat ? Était-ce la façon que Léo avait choisi de jeter l’éponge devant le nez et le regard de son père ? Était-ce cet instant où l’élève baissait honteusement la tête face à son mentor pour reconnaître qu’il n’était pas aussi prêt qu’il l’avait cru ou espéré ?

Un aveu glisse aux oreilles du justicier. Une réalité s’éveille au regard de la Chauve-Souris. Pas de réponses, pas de répliques. Bruce venait d’entendre ce message. Wayne réalisait alors qu’il n’était pas le seul à savoir. Batman comprenait que derrière la volonté de Léo à simplement prendre sa place à ses côtés contre le crime n’était qu’une manière détournée de retrouver ce père, de reprendre la place qui était due dans la ville du milliardaire. Et, surtout, de lui démontrer toute sa hargne, toute sa colère et toute sa rage dans chaque défiance qu’elle lui lançait.
Était-elle déçue de l’absence de son père durant toutes ces années ? Probablement ! Mais, dans ce cas, elle serait d’autant plus déçue de voir que le chevalier noir ne sembla aucunement se préoccuper des propos qu’elle venait de lui tenir. Dans le plus grand des silences, Batman agrippa le col des deux criminels lui faisant face et, sans demander son reste, entrechoqua leurs têtes l’une contre l’autre dans une violence des plus assommantes. Leurs corps tombant alors inanimés sur le sol, il se retourna aussitôt afin de saisir l’agresseur de sa fille par le dos. Libérant cette dernière de l’étreinte désagréable du criminel, celui-ci vola quelques secondes avant d’être plaqué sévèrement au sol et de recevoir un coup brusque, rapide et violent qui lui arracha un profond cri de douleur. Maintenant que ce nocif était étourdi, il ne lui restait plus qu’à s’assurer que le premier criminel envoyé à terre par sa fille ne se relève plus. Ainsi Batman contourna furtivement le corps de son apprentie et conclut l’affrontement par un coup de pied bien senti dans la tempe du dernier adversaire.
Tel qu’il l’avait estimé, pas plus de quelques secondes s’étaient écoulés pour qu’il vienne à bout de ces quatre gêneurs. L’affrontement était terminé, l’affrontement était clos et ne restait-il donc à Bruce plus qu’une seule chose à faire : affronter les circonstances présentes et l’aveu cinglant que venait de lui faire sa fille.

« Pour qu’il ne t’arrive rien, apprends-toi à te concentrer et à ne pas te laisser guider par tes émotions. Sans cela, de simples criminels auront raison de ton masque et de ta vie ! »

Rétorqua sévèrement le père en accordant à peine un regard à sa progéniture. Bruce ne maîtrisait pas les sentiments et souffrait d’une énorme difficulté à gérer une relation de père-fille ou d’homme protecteur, bienveillant et se perdant dans le sentimentalisme. Voilà pourquoi, au lieu d’une étreinte, au lieu d’un pardon ou d’un geste d’explication envers Léo, s’exprima-t-il par la lourdeur de cette remarque prononcée de sa voix sombre, rauque, abyssale.

© charney

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MessageSujet: Re: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeMar 14 Mai - 14:56



coups et blessures
” Cette rage si familière est présente au creux de mon estomac, mais elle se propage dans l’ensemble de mon corps lorsque je vois Batman se mouvoir aussi rapidement qu’une chauve-souris. Il prend part au combat, éliminant un à un les criminels avec une facilité qui me rend presque jalouse. Est-ce que je peux espérer être à sa hauteur un jour ? Je ne suis pas certaine d’en avoir l’envie. Le passé de mon père est tellement sombre, les événements qui l’ont amené à être tel qu’il est aujourd’hui sont si tragiques. J’ai beau donner l’image d’une personne forte et droite, je suis certainement plus fragile que je veux bien l’admettre. Le simple fait d’imaginer ma vie sans Dakota me donne des cauchemars terribles. Je n’ai pas la même force de caractère que lui. Mes faiblesses, je les tiens de ma mère, cette femme aussi fragile qu’un enfant. Je me surprends parfois à lui en vouloir, si elle s’était battue, si elle avait été plus forte, la situation actuelle serait bien différente. Et puis, je me souviens de tout ce qu’elle m’a apporté, de sa générosité sans borne qui l’avait poussé à accepter dans sa famille l’enfant d’une autre. Qui est capable de faire une telle chose de nos jours ?

Je reviens à la réalité quand je me sens de nouveau libre de mes mouvements. L’homme qui me tenait est à présent inconscient au sol après que Batman se soit occupé de son cas. Je reste immobile à l’observer, tentant bien de retenir cette honte de percer dans mon esprit. Mais il est déjà trop tard. Je suis déçue de ne pas avoir eu l’occasion de lui prouver que je n’ai plus besoin d’être chaperonner par lui ou par Robin. Je me demande comment il me perçoit, s’il continue à me voir comme la faible jeune femme qui l’a approché un soir, l’obligeant à l’accepter en tant qu’acolyte ou si son image a évolué depuis le temps ? Je me fais moi-même pitié ! Je suis en train de chercher de la reconnaisse auprès de ce père qui n’en a jamais été un. Il est hors de question de continuer à m’abaisser à ce petit jeu, même s’il l’ignore encore. Enfin plus maintenant, Bruce est intelligent, il doit avoir compris maintenant que le sang qui coule dans mes veines est également le sien. Et j’attends avec grande impatience qu’il finisse par prendre la parole. Ce que j’aimerai pouvoir lire dans ses pensées en ce moment-même. Se sent-il honteux d’avoir abandonné ses filles ? Que sait-il à notre propos ? A-t-il déjà cherché à rentrer en contact avec nous ? J’ai envie de lui poser des millions de questions maintenant que je ne risque plus aucun danger avec les quatre hommes inconscients, mais je me mords l’intérieur de la bouche pour rester silencieuse.

« Pour qu’il ne t’arrive rien, apprends-toi à te concentrer et à ne pas te laisser guider par tes émotions. Sans cela, de simples criminels auront raison de ton masque et de ta vie ! »

Mes yeux s’écarquillent de colère. C’est tout ? Après ce que je viens de lui apprendre, c’est tout ce qu’il a à me dire ?! Il n’a aucun égard pour Dakota ou pour moi, il ne me regarde même pas. On ne représente donc rien pour lui ? Il devrait se sentir responsable, essayer de m’expliquer les raisons qui l’ont obligé à se tenir loin de nous, peut-être même essayer de se faire pardonner. Mais non, le cœur froid de mon père se content seulement de me… gronder ?
Puis, une idée s’insinue en moi. Son manque de réaction face à cette bombe n’est-elle pas la preuve qu’il est au courant depuis toujours de qui je suis ? Il devait le savoir lors de notre première rencontre. Je me rends alors compte que l’ensemble de mon corps tremble face à cette terrible vérité. Il sait mais n’a jamais rien fait pour nous. Mon corps explose dans une boule de rage féroce. J’avais versé l’essence en lui avouant qui je suis pour lui et il vient d’y mettre le feu. J’arrache aussitôt mon masque avec furie, me moquant bien que quelqu’un aperçoive mon visage. Je veux qu’il me regard droit dans les yeux, qu’il aperçoive cette flamme dans mon regard, cette flamme de colère qui ne me quitte jamais lorsque je parle de lui. Je veux qu’il regarde sa fille droit dans les yeux, qu’il se rende compte de ses fautes.

« -Alors tu savais depuis le début ! »

Ma phrase est crachée avec violence, il est hors de question que je prenne des pincettes avec lui. Je le déteste plus que quiconque au monde. Son absence a été une telle blessure pour moi. Ma vie aurait pu être si différente s’il avait été présent que je crains de ne jamais pouvoir lui pardonner.
Je lance mon masque plus loin puis je m’avance vers lui d’un pas menaçant. Je sais que je ne peux pas l’atteindre comme je l’aimerai, mais j’ai envie de le blesser, de le faire souffrir comme il m’a fait souffrir. Je cherche le meilleur moyen de le déstabiliser mais je me sens vite démunie face à lui. La carapace qu’il s’est forgé semble si épaisse.

« -Depuis quand le sais-tu ? Depuis toujours ? »

Je me suis imaginée cette scène des centaines de fois dans mon esprit, me demandant comment je réagirais lorsque je me tiendrai devant lui comment en ce moment. Et ma première envie d’obtenir des réponses, de comprendre. Est-ce que j’ai fait quelque chose pour mériter d’être ignorée de la sorte par mon propre père ? Ma mère avait-elle fait quelque chose pour l’éloigner de moi ? Je me sens terriblement confuse. Confuse et en colère.
Mais en un instant, mon foutu caractère reprend le dessus, je mets de côté ma peine et ma blessure pour laisser place à la colère. Je refuse de lui montrer à quel point je me sens perdue, à quel point j’ai l’impression que ma vie n’est qu’un chantier sans fin. Je ne comprends pas que ma colère le prouve tout autant, bien trop aveuglé par cette haine qui me ronge et que je laisse éclater.

« -C’est comme ça que tu traites les femmes qui entrent dans ta vie. Tu les abandonnes les unes après les autres. Dakota, Rachel, Selina, moi… »

C’est un coup bas, je le sais très bien. Parler de Rachel de la sorte, je suis quasiment certaine qu’il ne le supportera pas, lui qui se sent si responsable de sa mort. Mais je veux lui faire mal, je veux voir dans ses yeux la même peine que j’ai pu lire dans le regard de Dakota lorsque je devais lui expliquer qu’il n’y avait plus que nous deux maintenant, que notre père ne viendrait jamais nous chercher.

« -On avait besoin de toi ! » dis-je en hurlant.

Je sens une larme couler le long de ma joue mais je l’écrase aussitôt. Je ne veux pas pleurer, pas devant lui. Finalement, toute la rancœur que j’ai accumulé finit par éclater, je me mets à le frapper du plat de mon poing contre son torse. Je me fais plus mal qu’autre chose mais j’ai besoin d’éclater, de faire sortir mon ressentiment.

« -Tu n’avais pas le droit de nous laisser faire face seules ! Tu devais nous aider ! Est-ce que ce n’est pas ce que font tous les pères non ? Protéger leurs filles envers et contre tout ? Je te déteste ! Tu m’entends ? Je te déteste plus que tout ! »

Je continue de m’acharner contre lui, pensant à toutes les larmes versées pour lui, à tous les sacrifices que j’ai dû faire parce qu’il n’a pas été capable de prendre ses responsabilités.”

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MessageSujet: Re: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeMar 14 Mai - 16:15



Comment être présent ? Comment être présent lorsque vous ignorez tout de l’existence d’une personne, d’un être dans votre vitre ? Telle était toute la problématique qui se posait alors face à la colère de Léo, face à ses interrogations et face aux condamnations qu’elle cracha aussitôt à la gueule de son père. Pour elle, tout semblait simple. Il n’y avait que le rongement de la haine. Cette haine se criant à haute voix alors que sa quête de questions, en apparence si simples, était tout bonnement impossible. Car, non, rien n’était simple, rien n’était facile. Et chaque décision prise par Bruce au jour d’aujourd’hui et dans les anciens jours passés reposaient toutes sur une énorme complexité.

Bruce et Moira : qui était le plus fautif des deux ? A cette époque d’adolescence, leur idylle avait été belle, passionnée et aussi romantique que puisse l’être une relation chez des jeunes gens de leur âge. Moira pensait certainement avoir trouvé l’apparence d’un grand amour alors que Bruce, bien naïvement, tentait de faire naître un peu de chaleur dans son cœur détruit, meurtri et pour ainsi dire inexistant. Mais cela ne l’avait pas empêché de lui témoigner de l’affection et de la traiter avec les plus beaux égards qui soient. Était-ce réellement de l’amour ou de la profonde appréciation ? Il ne saurait le dire et, face à cette réalité, certainement serait-il un monstre de témoigner d’un tel aveu face à sa fille.
Oui, le sort les avait fait passer par le hasard d’un renvoi scolaire. Oui, Bruce n’avait plus cherché le contact, ni même à entretenir cette flamme ‘passagère’. Dans la solitude de son âme solitaire, moribonde et errante, il s’était surtout réfugié et protégé en se rattachant aux sentiments qu’il pouvait éprouver à l’égard de Rachel. Le tout, sans jamais connaître la vérité, sans même savoir toute l’implication, toutes les causes et les conséquences qu’avait pu avoir leur relation dans la vie de Moira. Bruce avait-il été un monstre de ‘disparaître’ ? Peut-être. Mais Moira en était-elle plus honorable de ne jamais lui avoir dévoilé la vérité concernant sa grossesse, concernant la naissance de Léo ni même sur le lien de sang qui unissait l’héritier milliardaire à cette petite tête blonde ? Tous deux avaient leurs tords, tous deux avaient leurs responsabilités dans cette affaire. Mais, par respect envers Moira, par respect envers cette femme dont il changea la vie, il ne vint jamais vers Léo en ternissant l’image de sa mère. Cyniquement, les choses auraient certes été plus faciles pour lui d’arriver les pieds devants en expliquant que sa mère ne l’informa pas de son existence. Mais soulager l’entente avec un père absent au détriment d’une puissante relation fusionnelle entre une mère et sa fille n’était nullement acceptable pour Bruce.
Une lettre laconique. Voilà quel fut la manière dont Moira avoua l’existence de Léo à Bruce. Une lettre que le milliardaire trouva au sein de son courrier le matin même de son départ pour l’audience devant annoncer la libération du meurtrier de ses parents. Certains parleront d’un mauvais timing, d’autres diront que Bruce était trop abruti par ses envies de vengeance que pour faire la part des choses. Toutefois, sachant qu’il ne reviendrait pas, il ne laissa que pour toute réponse à cette missive des instructions à Alfred pour que Léo soit surveillée, que Léo soit observée et que lors de son retour, il puisse s’assurer de la bonne évolution et de la bonne santé de sa fille illégitime. Certes, son geste n’était qu’un abandon pur et simple dans son apparence mais Bruce ne pouvait condamner cette jeune enfant à un père absent, en quête de lui-même et sur la voie sinueuse et tortueuse d’un combat qui l’aurait plongé dans les dangers des blessures, des souffrances, voire de la mort elle-même. Et puis quel père aurait-il fait ? Lui qui avait grandi sans personne, lui qui avait grandi sans parents ? Quelle éducation aurait-il été capable de donner alors que son seul exemple d’image paternel ne fut que celle d’Alfred lorsqu’il daignait revenir au Manoir, ou encore de Ra’s Al Ghul en ces périodes où il fut son élève ? Oui, Bruce était persuadé qu’intervenir dans la vie de Léo aurait été plus néfaste que d’en demeurer écarter.
Et puisque la vérité semble vous tenir à cœur, l’existence de Dakota lui fut apprise d’une manière encore plus glaciale et glauque si l’on peut dire. Aucune déclaration de la mère, aucune manifestation de celle-ci. Seulement une révélation faite par les investigations du détective continuant de surveiller Léo et de son entourage. Au final, Léo pouvait lui porter toutes les images que sa colère désirait, sans doute que cela se voulait moins blessant pour un père auprès duquel on ne jugea nullement important de le prévenir de ses deux paternités. Mais, ne croyez pas que Bruce souhaite se poser en victime face à tout cela, non. Simplement, c’est en cela que se trouve l’amère vérité qu’il préférait taire dans son silence et ses distances face à Léo, face à Dakota. Telle était l’unique vérité qui n’amènerait que souffrance dans son sillage. Et, comme le jour où Batman décida de porter le fardeau de meurtres qu’il n’avait nullement commis, il savait que la vérité ne suffisait toujours pas.

Lorsque Léo mentionna Rachel, Bruce ne bougea pas d’un poil. Il demeurait avec son regard à la fois neutre et mauvais fixé dans celui de sa fille. Pourtant, ses paroles eurent l’effet d’une violente gifle. Il ne sut d’ailleurs comment il parvint à se retenir de ne pas venir en décocher une au visage de sa cadette. Rachel était son point faible, son talon d’Achille. Celle dont la mort l’avait plongé des années durant loin du masque de Batman et loin de ses responsabilités de PDG. Se renfermant dans son hibernation, se laissant mourir tout en s’accaparant la culpabilité de cette perte, de cette mort, de cette fin funeste. Oui, si Léo voulait lui faire volontairement mal, elle avait trouvé le meilleur moyen car si son visage, si son masque ne trahit aucune émotion, la cicatrice dans son cœur s’entrouvrit à nouveau lorsqu’elle le condamna de cet abandon.
Implicitement, sa carapace se renforça plus que de raisons. De par ses propos, même s’ils étaient conduits par la rage, la colère mais aussi le chagrin, venait d’ériger un mur encore plus impénétrable entre elle et son père. Bruce était fort, Bruce était solide mais uniquement par l’énorme épaisseur de cette carapace au sein de laquelle il ne cessait d’encaisser les coups, les choix douloureux et l’ensemble des sacrifices. Une carapace qui ne l’avait jamais quitté et qui ne le quitterait certainement jamais désormais. Car, oui, face à la réaction de sa fille, face à ses erreurs de père absent et face au retour à la réalité concernant la mort de Rachel, le chevalier noir ne se rappelait que d’autant plus pourquoi il ne pourrait jamais s’ouvrir au monde, pourquoi il ne pourrait jamais s’ouvrir entièrement à qui que ce soit sans retomber dans les pertes, dans les chagrins, dans les tourments et dans les cauchemars de sa réalité.
Sa fille pourrait taper, le cogner, encore et encore. Si elle pensait que cela la soulagerait, alors soit. Mais autant Léo retenait ses larmes que Bruce voyait d’avantage les pleurs la submerger. Le détestait-elle pour les avoir abandonnées ? Ou le détestait-elle par le choix de Bruce de ne pas leur avoir laisser une chance de les aimer ? Face à son dernier cri, face à son dernier hurlement, le milliardaire justicier vint arrêter les deux poings de sa fille de ses mains, les enfermant entre les siennes tout en rapprochant gravement son visage du sien.

« Alors déteste-moi autant que tu veux. Haïssez-moi autant l’une que l’autre. »

Rétorqua-t-il froidement en repoussant quelque peu sa fille, relâchant ses poings par la même occasion. Il fixa son visage découvert encore quelques secondes dans un silence pesant et extrêmement lourd. Puis, brusquement, s’avança tout en passant aux côtés de Léo comme si de rien n’était. Il s’aventura quelque peu plus loin afin de récupérer le masque de son apprentie qui trônait sur le sol. Ainsi, toujours sans la moindre parole, toujours sans le moindre mot, il revint vers elle et lui posa le masque entre les mains.

« Le jour où tu seras prête, tu comprendras que choisir de porter ce masque exige de faire ce qui est nécessaire. Et mon absence était nécessaire afin de vous protéger de cette vie et de cette voie dans laquelle tu tentes de te lancer aujourd’hui. »

Conclusion sur ce ton monocorde qui demeurait continuellement sien une fois qu’il portait le masque et la cape. Après ce dernier regard posé sur Léo, il se retourna alors simplement tout en venant saisir son grappin, visiblement prêt à regagner la hauteur des bâtiments de la ville.

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MessageSujet: Re: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeMar 14 Mai - 19:19



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” Je pensais que me défouler sur mon géniteur me permettrait de décompresser un peu, de me sentir plus légère mais je n’ai pas l’impression que cette « conversation » me fasse le plus grand bien. Plus j’observe son comportement et plus j’ai l’impression de m’enterrer vivante dans ma propre haine. Comment peut-il rester aussi froid ? Même si l’on n’a jamais vraiment eu de lien, je suis sa fille ! Cela ne représente-t-il rien à ses yeux ? A cet instant, j’ai envie de rembobiner ma vie, de revenir à l’instant où j’ai décidé d’aller à sa rencontre pour m’empêcher de faire cette erreur. Tous mes efforts ne m’auront mené qu’à plus de peine encore, j’ai l’impression d’être abandonnée une seconde fois. Maintenant qu’il connait ma situation et celle de Dakota, maintenant qu’il me connait un minimum, il semble vouloir me tourner encore une fois le dos.
Pendant un court instant, je me sens coupable. Je me demande si les choses auraient été différentes s’il y avait eu seulement Dakota ou moi. Dakota aurait peut-être eu plus de chance si je n’avais pas vu le jour avant elle. Bruce se serait peut-être plus investi dans sa vie. Cette idée devient rapidement ridicule dans mon esprit, cela n’aurait rien changé. Bruce est égoïste ! Cela peut paraitre paradoxal de penser une telle chose après tous les sacrifices qu’il a fait, mais il est clair qu’il n’est pas prêt d’en faire pour les membres de son entourage…

Soudain, il m’attrape les poignets, m’empêchant de continuer mon attaque féroce contre son torse et mes yeux restent fixés dans les siens. Il approche son visage du mien, je retiens mon souffle. J’aimerai lui arracher son masque, ne pas faire face au Batman mais à mon père. Il doit bien être quelque part, perdu dans toute cette noirceur. Est-il possible qu’un parent ne ressente rien pour son propre enfant ? Je commence sérieusement à me poser la question.

« Alors déteste-moi autant que tu veux. Haïssez-moi autant l’une que l’autre. »

Il me repousse, je fais trois pas en arrière, le regard interloqué. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me prenne dans ses bras en s’excusant, me priant de le pardonner, mais le voir nous repousser aussi facilement me déstabilise. Je n’y crois pas, il ne peut pas faire ça, il n’a pas le droit de faire ça !
Tandis qu’il passe à côté de moi, je secoue légèrement la tête, incrédule. Je ne sais plus quoi dire ni quoi faire pour le réveiller, le pousser à se rendre compte que l’on a besoin de lui. Je ne veux pas l’admettre, je n’ai besoin de personne mais Dakota a besoin d’un père pour l’aider à grandir, pour lui mettre des barrières et des interdis. Mais il a balayé ses responsabilités d’un revers de la main sans même une pointe de regret.
Lorsqu’il revient dans mon champ de vision, je suis toujours estomaquée. Il dépose mon masque entre mes mains et je me retiens de le lui envoyer en plein visage en hurlant de nouveau. Je me sens terriblement seule, il est tout près de moi, mais c’est comme s’il n’existait pas. Je ne pourrai jamais compter sur lui, me reposer sur lui, il ne sera jamais le père que j’avais tant espéré. J’ai envie que l’on m’enlace, que l’on me berce en me chuchotant à l’oreille que tout irai bien. Mais à la place, je n’ai le droit qu’à ses paroles froides.

« Le jour où tu seras prête, tu comprendras que choisir de porter ce masque exige de faire ce qui est nécessaire. Et mon absence était nécessaire afin de vous protéger de cette vie et de cette voie dans laquelle tu tentes de te lancer aujourd’hui. »

La plaie dans mon cœur semble s’agrandir encore un peu plus. Je pose mon regard sur mon masque, le serre fort entre mes doigts. Cela veut dire que je devrais abandonner Dakota à mon tour pour devenir Batgirl ? Non ! Il a choisi la facilité, je serai assez forte pour protéger ma sœur comme elle le mérite. Je lui ai promis et je ne reviens jamais sur une promesse. Elle a confiance en moi, je vais trouver la force pour être capable de tout gérer. Dakota doit être en sécurité à mes côtés.
Alors que Bruce est sur le point de s’éclipser, j’attrape son grappin que je lance le plus loin possible par mauvaiseté. Mon regard bleu s’accroche à celui de Bruce. Je ne vais pas le laisser s’enfuir aussi facilement.

« -La conversation n’est pas terminée ! » dis-je avec force et conviction.

Pourtant, je ne sais plus quoi dire tellement son comportement me trouble. Je pensais avoir la palme de la froideur, mais il me détrône aisément. Je comprends la difficulté de John pour me gérer « émotionnellement » parlant. Ce n’est pas simple de faire face à une personne qui semble ne pas être touchée par ce que vous dites.

« -Tu vas continuer de faire comme si nous n’existions pas ? Sommes-nous aussi insignifiantes que cela à tes yeux ? »

Ma voix se brise légèrement et je me déteste pour cela. Je suis forte, je ne dois pas craquer devant lui. Je me suis toujours répété qu’il ne méritait aucune larme, il mérite encore moins de les voir couler.

« -Tu sais, le plus courageux n’a pas été de choisi cette vie. Tu te plais en tant que Batman, cela te donne une bonne raison de repousser toute personne capable de percer ta carapace. »

Ma voix s’est légèrement adoucie. Peut-être parce que cela s’applique également à moi. Devenir Batgirl me permet d’éloigner John. Je l’empêche d’accéder à mon cœur qui serait incapable de supporter un autre abandon. Mais ça, Bruce n’en sait rien, je suis certaine qu’il ignore tous des relations que j’ai pu entretenir avec son cher Robin. ”

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Dernière édition par Léo P. Selly-Wayne le Dim 19 Mai - 22:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeJeu 16 Mai - 2:40



Si Alfred était la seule personne capable de connaître réellement Bruce, c’est bien parce que pour lui les différents choix qu’a pu mener son Maître et ami n’ont jamais reposé sur la simplicité ou même la facilité, mêmes si lesdits choix n’en n’étaient pas irréprochables pour autant. Qui peut d’ailleurs se targuer de ne réaliser que les bons choix et de ne prendre que les bonnes décisions ? Personne ne le peut ! Car c’est en cela que repose l’erreur, cette erreur qui n’est qu’humaine, cette erreur dont la notion définit à elle seule notre espèce, notre race et notre identité en tant qu’individu propre. Il est encouragé de les éviter autant que possible, cela va de soi. Mais elles ne doivent pas en être pour autant redoutées pour la simple et bonne raison qu’elles nous font grandir, qu’elles nous font avancer, évoluer. Et, d’avantage, elles sculptent au fil des jours passant les tenants et les aboutissants de l’ensemble de nos points de vue. Voilà pourquoi, si Bruce était à même de comprendre les cris et les tempêtes de sa fille, celle-ci était encore bien trop jeune et bien trop inexpérimentée pour cerner la nature même de la considération et de la vision qu’avait son père de l’existence, de son existence, de celle de ses deux filles.
Pourtant, en plus d’être une sorte d’appel à l’aide crié désespérément, Léo ne manifestait implicitement que cette envie de savoir et de comprendre pour un Bruce qui ne lui donnait aucun élément probant, aucune piste utile, aucun indice la permettant d’être mise sur la voie. Et peut-être est-ce en cela qu’il a effectivement peur et qu’il choisit la facilité. La fuite par le silence, la fuite par l’absence. Non pas l’absence qui fut la sienne dans la vie de sa progéniture durant ces vingt dernières années. Mais bien l'absence de ce soir. L’absence du milliardaire au profit de la chauve-souris. L’absence de l’homme pour la présence de la bête. Monstre mystérieux et icône de l’idéal qu’il transmet, le corps du Batman, son visage, son expression ne s’alarme en aucune sorte. Pas de cris, pas de peine, pas de larmes. Le faciès est facial afin que Léo ne puisse rien en tirer… Exception faite de son propre visage déconfit. Toutefois, dans le reflet de son visage, la Batgirl ignore encore trouver le véritable faciès de son père… Aussi meurtri, aussi détruit. Pour ne pas dire plus détruit que tout ce qui était humainement envisageable ?
Alors oui, en cet instant présent allait-il fuir et regagner les hauteurs nocturnes si confortables de cette immense cité. Le regard parcourant l’horizon, l’œil aiguisé et les sens en éveil en quête du moindre cri, du moindre coup de feu, de la moindre noirceur de ce monde s’exprimant sans impunité au cœur de ces nouvelles ténèbres.

Le grappin vola au sol. Il était étrange de voir les ressemblances de caractère pouvant exister entre le père et la fille alors qu’ils n’avaient jamais vécu ensemble. Le trait le plus marquant était très certainement cette ténacité et cette volonté à ne pas lâcher une idée une fois qu’elle s’était ancrée dans leur esprit. Sans en oublier cet aspect volontaire et combattif. Cette hargne se matérialisant sous l’apparence d’une force de frappe encore plus grande. Mais aussi par leur véritable fragilité. Celle que Léo s’interdisait et celle que Bruce tentait perpétuellement de repousser et de chasser sans parvenir pour autant à altérer sa nature profonde de ce petit garçon paralysé par la terreur qu’il avait toujours été. Batman était l’homme noir, l’homme sombre alors que le porteur de son masque n’en n’était qu’un colosse aux pieds d’argile.
Finalement, le but est atteint. Bruce penche légèrement la tête sur le côté et baisse le visage en guise d’attention mais également de culpabilité. Sans le dire ouvertement, le chevalier noir témoigne l’éventualité de l’erreur de ses choix tout en conservant sa dramatisante neutralité. Devait-elle tout savoir ? Devait-elle demeurer dans l’ignorance ? Fallait-il qu’il conserve l’image détestable de ce père absent et je m’en foutiste ou bien qu’il se présente tel qu’il avait vécu les révélations sur l’existence de ses filles et l’ampleur de ses inquiétudes les concernant tout en fragilisant ce qui les avait construit, ce qui leur avait servi de bases pour se forger toutes les deux ? Telle était aussi la raison pour laquelle la ‘fuite’ semblait être la meilleure des solutions à ses yeux. Le justicier n’avait aucune réponse à donner face à cette problématique. Il n’était plus entièrement certain de ce qui était juste, de ce qui était nécessaire de faire face à Léo… Face à Léo mais face à l’absente Dakota également. Ce nouveau fardeau d’une lourde importance pouvait peut-être se transformer en un chemin de croix partagé sur les errances duquel le bon parviendrait éventuellement à sortir du mauvais.
Légitime sera à jamais l’interrogation de Léo mais une part de ce vieux trentenaire n’en n’avait pas moins envie de lui en vouloir pour avoir transformé cette simple épreuve de valeurs de ce soir en un règlement de compte familial !

« Le courage ne se trouve pas dans une décision, mais dans notre capacité à s’y tenir et à endurer ce choix. »

Souffla-t-il en relevant lentement et gravement son visage une nouvelle fois face à sa cadette. Trouverait-il les bons mots ou tenterait-il de la repousser par des paroles encore plus dures et plus sévères ?

« Je ne vous ai jamais quitté du regard, je ne vous ai jamais quitté des yeux depuis que j’ai appris votre existence. Mais le moment venu, tu te rendras compte que tes ennemis ne t’attaqueront plus de face, non. Ils te blesseront et t’affaibliront en s’en prenant à ce qui a le plus d’importance pour toi. »

Bien qu’hésitant, Bruce laissa son bras et sa main remonter lentement vers le menton de Léo. Son visage découvert pu alors sentir la texture du gant du Batman en train de venir effleurer les rebords de sa chair de ce geste à la fois si léger mais néanmoins d’une énorme importance pour Bruce. Était-ce tout ce dont il était capable ? C’était en tout cas l’amorçage d’un premier pas vers sa fille aînée.

« Je ne pourrai jamais être ce père dont vous avez tant pu rêver… »

Eh bien que les mots s’arrêtèrent là, le cœur de Bruce s’en excusait profondément. Sa propre vie avait été gâché par un criminel sans scrupule et aux bords du désarroi le plus total. En réponse à cela, il avait offert les douleurs d’un père toujours en vie mais à des années lumières de ses filles, les laissant sombrer dans les pires pensées et les pires interprétations quant aux raisons d’un tel abandon inexpliqué.
La main de Bruce quitte le rebord de ce menton. Son visage se penche légèrement vers le sol et, à nouveau, il passe aux côtés de sa fille pour aller récupérer son gadget envoyé plus loin. Ce n’est qu’une fois dos à sa fille qu’il s’avance tout en fermant les yeux. S’il en était encore capable, le chevalier noir laisserait échapper la larme de sa douleur mais cela fait aujourd’hui bien longtemps que la notion de pleurs est devenue totalement inconnue pour l’héritier Wayne.

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MessageSujet: Re: coups et blessures ─ BRUCE   coups et blessures ─ BRUCE Icon_minitimeDim 19 Mai - 22:14



coups et blessures
” Encore et toujours, Bruce semble impassible derrière son masque. J’ai l’impression qu’aucun de mes arguments ne saura faire mouche à ses yeux. Et après ce que je viens de lui dire, je m’attends à ce qu’il m’envoie sévèrement balader. Malgré tout, je me demande s’il acceptera de continuer ma formation. Je désire que Batgirl se fasse un nom parmi tous les super-héros qui semblent affluer de partout, je veux que tous les criminels et autres grands vilains craignent ma double identité. Je veux être capable de faire de cette ville un endroit où Dakota pourra vivre sans craindre pour sa vie. Alors, même si cette conversation ne semble mener à rien et que je sens que la figure paternelle après laquelle j’avais tant espéré s’éloigne de plus en plus, je compte toujours sur lui pour m’apprendre à devenir aussi forte que lui.

« Le courage ne se trouve pas dans une décision, mais dans notre capacité à s’y tenir et à endurer ce choix. »

Le visage tourné vers moi, sa manière de parler me semble tellement théâtrale ! Quand je l’entends parler, j’ai l’impression qu’il porte tous les malheurs du monde sur son dos. Comme s’il est le seul à avoir une vie difficile. Il me donne envie de le secouer pour le réveiller, le ramener à la réalité, ma réalité ! Même si cela me coûte de le reconnaitre, j’ai besoin d’aide, de son aide, alors que lui reste enfermé dans ses convictions, sans comprendre la situation. Si mon caractère semble aussi fort que le sien, je sais que je n’arriverai pas à faire face sans un petit coup de main. Il a été orphelin, il devrait comprendre à quel point vivre seul n’est pas toujours facile, quoi que lui a eu la chance d’avoir Alfred à ses côtés. Je dois me débrouiller seule, pour tout et tout le temps, je sais qu’à un moment, je finirai par craquer.

« Je ne vous ai jamais quitté du regard, je ne vous ai jamais quitté des yeux depuis que j’ai appris votre existence. Mais le moment venu, tu te rendras compte que tes ennemis ne t’attaqueront plus de face, non. Ils te blesseront et t’affaibliront en s’en prenant à ce qui a le plus d’importance pour toi. »

Cette fois-ci, la colère laisse place un instant à la surprise. D’abord par son geste. Sentir sa main sur mon visage me fait un effet étrange et qui me fige. Je n’ai pas l’impression que ce soit un geste affectueux, pourtant, mon cœur s’emballe. J’aimerai qu’il aille plus loin, qu’il me serre contre lui en me disant que tout ira bien, qu’à présent, il serait là pour l’aider. J’aimerai tellement qu’il me berce, comme un père le ferait avec sa fille pour la calmer et la rassurer. Peut-être qu’alors, je me sentirai moins en colère, je ne serai plus cette boule de nerfs.
Mais sa révélation me marque également. Je me doute qu’il était au courant de notre existence, mais je n’ai jamais imaginé qu’il ait pu suivre notre évolution. Cela ne prouve pas pour autant qu’il s’inquiétait pour nous. Si c’était le cas, il serait sûrement intervenu dans leur vie lorsqu’elles en avaient le plus besoin. Il devait être au courant que le compte en banque de ses deux filles est à sec et que j’ai dû obtenir deux boulots pour tenter tant bien que mal de subvenir à nos besoins. Cela peut me faire passer pour une personne qui ne pense qu’à l’argent, mais on aurait bien eu besoin d’un petit coup de pouce sur ce point, et puis, comme il ne semble pas vouloir s’engager autrement avec nous… Après tout, cette dépense aurait été invisible par rapport à tout ce qu’il gagne.

« Je ne pourrai jamais être ce père dont vous avez tant pu rêver… »

Sa main retombe, je respire de nouveau. Je sens une partie de moi qui meurt d’envie de se jeter contre Bruce pour pleurer et lui demander de m’aider, aussitôt, je renvoie cette envie dans le fin fond de mon esprit. Je me trouve ridicule, il fait un geste plus ou moins tendre et me voici en train de devenir aussi faible qu’une fillette de dix ans.
Il passe à côté de moi, je reste un instant immobile pour retrouver un semblant de volonté. Le Batman semble vouloir désespérément mettre un terme à cette conversation mais encore une fois, il est hors de question que je le laisse fuir cette conversation. Je veux qu’il reconnaisse ses torts, au lieu de se trouver des excuses. Je comprends maintenant d’où vient ce trait de caractère chez Dakota qui trouve toujours une raison pour que rien ne soit de sa faute.

Sans faire le moindre mouvement, et toujours dos à mon géniteur, je sens mon cerveau en ébullition, cherchant presque désespérément quelque chose à lui dire pour qu’il reste encore un peu.

« -Tu n’as jamais essayé de l’être. »

Je me tourne doucement pour lui faire face. Ma voix emplie de colère est maintenant neutre, pour cacher la peine que je ressens.

« -Tu étais prêt à tout abandonner pour Rachel, alors pourquoi ne pas le faire pour nous ? »

Et voilà que Rachel refait surface dans la conversation. Si Alfred apprend que j’ai parlé de cette femme à Bruce, il risque de vouloir m’étriper. Il m’a fait promettre de ne jamais mentionné son nom devant Bruce. Si la première fois, je l’ai mentionné pour lui faire mal, maintenant, c’est pour comprendre. Est-ce qu’elle était si formidable pour qu’il accepte d’abandonner Batman pour elle alors qu’il n’est pas capable de le faire pour ses propres filles ? Tant pis si Bruce le prend mal, tant pis si Alfred me passe le savon du siècle, ce n’est vraiment pas le plus important pour le moment.
Je m’avance rapidement vers lui, pose une main sur son masque et fixe mon regard dans le sien. L’expression dans son regard me rappelle celle que Dakota arbore parfois. Ils ont le même regard, les mêmes lèvres également. Bruce ne pourrait jamais la renier, ils se ressemblent tellement.

« -Est-ce que « ça », c’est plus important que nous ? » dis-je en désignant son maque. « -D’autres personnes pourraient te remplacer. Je pourrais te remplacer ! Et alors, tu pourrais être là pour Dakota ! »

Je m’enflamme un peu, et m’étonne d’ailleurs d’avoir encore cet espoir fou en moi. Décidément, je ne suis pas aussi forte que je le voudrais face à lui. ”

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